DETAILS DU PROJET
La nouvelle école de musique -Les Musicales- implantée en cœur de ville d’Orthez, en fond de venelle, devait tout à la fois se montrer, inviter à la rencontre, s’ouvrir au public, tout en respectant un espace classé et protégé où se coulent dans le calme nombre de propriétés privées riveraines. Un vrai défi traité comme un atout par les architectes Catherine Geoffroy et Franck Zonca. Leur choix d’implantation en U, au périmètre extérieur bien fermé, a créé un point focal intérieur et central ouvert sur un parvis duquel se donne à voir une architecture particulièrement lyrique, raffinée et réfléchie.
DES BÂTIMENTS EN SOUFFLET D'ACCORDÉON
Afin de se fondre dans un environnement local à l’échelle domestique modeste, le parti fut pris de décomposer le bâti d’une Shon de 1700 m² en différents volumes, tous communicants. L’emboitement en « accordéon » des 6 salles d’instruments médiums en R+1, crée un tempo architectonique riche de lignes, de résonnances et de rythmes subtils qui nourrissent la composition spatiale et fragmentent harmonieusement les toitures. L’espace du rez-de-chaussée est unifié par un préau qui prolonge le parvis et ouvre sur une salle de spectacle de 300 m² en accès direct pour 200 personnes. À gauche de « l’accordéon » central : un grand hall d’accueil en double hauteur dont la façade et une faille, constituant l’entrée sur une paroi en dévers, font la part belle à la transparence.
De là un escalier mène aux neuf salles de cours du 1er étage. À droite, comme en écho : une construction, cette fois basse et autonome, dont l’accès est autorisé pour des travaux en nocturne de certains des 400 élèves musiciens. Elle comporte 4 salles dédiées à diverses disciplines : piano, percussions… On y retrouve parfois le principe de façades en dévers qui, comme les autres et sur leurs larges parties vitrées, sont équipées de brise-soleil filants Wicsolaire de Wicona en ailes d’avion couleur cuivre. Protection solaire mais aussi clin d’œil aux instruments de cuivre. Les structures porteuses sont discrètes car placées dans l’alignement des châssis de menuiseries et fixées sous linteau et au sol.
Au travers de ces lames de brise-soleil qui peuvent être perçues comme autant de portées musicales, le mouvement en arrière-plan de tout personnage y apparaît par analogie comme l’écriture d’un fragment de mélodie. Le bardage, qui respecte la palette des ocres et terres naturelles de la région, a été souligné de maintes déclinaisons attractives du cachet identitaire incarné par le cuivre, allant même rappeler -à titre de coquetterie- « sa petite musique » jusque sur les nez de marches des escaliers.