À quoi pensez-vous lorsque vous entendez le mot "durable" ? Que signifie, selon vous, le concept de "durabilité" ?
Le développement durable est l’idée que notre société doit vivre, voir survivre pour certaines régions dont l’expansion s’accélère, et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité de nos enfants, petits-enfants et futures générations à répondre à leurs propres besoins.
Le concept de durabilité repose sur trois dimensions : l’économique, le sociale et l’environnemental. Le développement durable est situé à l’intersection de ces trois dimensions.
Comment le secteur de la construction du BNL aborde-t-il cette question aujourd'hui ? Voyez-vous une évolution dans ce domaine ?
Beaucoup d’acteurs de la construction se reposent encore hélas sur des méthodes de constructions traditionnelles. Il y encore un trop grand manque de prise de conscience, trop de préjugés et pas assez de prise de temps ni de remise en question profonde. La technique de l’autruche mais bientôt la terre sera trop chaude pour y cacher sa tête.
A côté de cela, d’autres acteurs ont bien compris les enjeux actuels et prennent les devants en ayant le courage de chercher des pistes de durabilité dans leur nouveau développement. Nous sommes consultés de plus en plus en amont des projets sur ce sujet et cela permet d’apporter beaucoup de solutions intelligentes tant au niveau économique qu’environnemental.
Des moments d’échanges sur base de la durabilité sont aussi de plus en plus organisés. Ce sont toujours des moments très enrichissants pour tous et surtout pour notre terre. Il est important et judicieux pour tous de prendre du temps pour ces moments pendant lesquels le monde de demain se dessine.
Les sociétés et entreprises qui comprennent aujourd’hui l’importance la durabilité et qui investissent en ce sens auront indéniablement une meilleure santé économique demain.
Quelle est, selon vous, l'importance des certifications environnementales dans la collaboration avec les architectes, les promoteurs et les investisseurs ?
La collaboration est la base pour construire plus durable. Il faut échanger, partager pour pourvoir faire évoluer le secteur. Mais ceci doit se faire en toute transparence et de manière très professionnelle.
Certains dans leur soi-disant stratégie durable oublie les piliers social et environnemental. Heureusement, les certifications ont pour but d’objectiver la durabilité et permettre de faire bouclier par rapport aux produits « greenwaschées ».
La certification est strictement nécessaire car elle permet de montrer la pertinence de durabilité et donc de permettre des choix selon le critère de durabilité impartiaux, neutres, reconnus et vérifiés mais aussi plus exploitables et plus facile d’utilisation. C’est notamment le cas des certifications ASI, Cradle to Cadle, des EPD que nous pouvons sortir facilement de nos logiciels châssis par châssis, projets après projets. Cela aide beaucoup les promoteurs architectes et bureaux d’étude dans leur approche de réduction carbone notamment, avec des données vérifiées, objectives et qui plus est avec des nouvelles solutions à impact environnemental ultra réduit.
La certification doit tenir compte des paramètres facilité de lecture et transparence pourt être exploités à son maximum. Si ces deux paramètres ne sont pas bien pris en compte, cela risque d’avoir une effet négatif sur les prises d’actions de tous pour une construction plus durable.
La durabilité ce ne doit pas être qu’une belle « façade » mais cela doit être inscrit dans les gênes, comme c’est le cas pour notre marque WICONA qui fait partie intégrante du groupe HYDRO .
Comment voyez-vous l'évolution du marché de la construction dans la BNL dans les années à venir ?
La crise que nous vivons actuellement doit être prise en compte comme une opportunité de remettre en question le secteur et la manière de construire.
Il faut plus de concertation et une nouvelle approche dans le développement des projets et ce bien plus en amont, dès la première phase de concept des projets.
Les critères de durabilité doivent devenir une exigence de premier plan et cela sans avoir d’incidence sur les critères prix, performances et délais qui restent des piliers décisifs dans la construction.
Existe-t-il des différences au sein de la Benelux (entre les différents pays) ?
Oui biensûr! Certains pays intègrent déjà des principes de durablité avec beaucoup plus de pertinence et depuis longtemps. D’autres sont plus hésitants et sont encore ulcérés par trop de préjugés et par trop d’inerties. Le monde politique a aussi beaucoup d’importance et a un grand rôle à jouer.
Avez-vous des conseils sur les marques ou les entreprises que nous devrions absolument suivre sur les médias sociaux en matière de développement durable ? Ou avez-vous d'autres conseils de lecture ?
- L’union fait la force, faire intervenir des clients, bureaux, promoteurs, architectes dans nos publications en les intégrant directement dans ces posts pour apporter de la reconnaissance, de la crédibilité et une visibilité bien plus grande en restant bien ciblé.
- Innover dans les contenus
- Donner des exemples bien pratiques et présenter leur résultat
- Marquer les esprits
Qu'aimeriez-vous faire et ne pas faire vous-même pour vivre de manière plus durable ?
Avoir la décence de pouvoir se remettre en question pour pouvoir changer certaines habitudes. Mais avant, rester ouvert, à l’écoute, rester bien informer tout en gardant son esprit critique.
Il ne faut pas oublier que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Nous avons tous le moyens de faire bouger nos impacts en étant attentif à nos habitudes de vie tant au niveau privé qu’au niveau professionnel, pendant les loisirs. Chaque petit pas a une importance primordiale.
Que pensez-vous que nous puissions faire à la maison et au travail pour vivre de manière plus durable ?
Il y a beaucoup de leviers tant au niveau de la mobilité, du confort, de l’alimentation. Les clés sont réflexion, rationalisation et accommodation. La faculté du corps humain est de pouvoir s’adapter, alors mettons cette faculté au service d’un monde plus durable.
